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Accompagner les étudiants en « oui-si » vers la réussite

L’objectif de la loi relative à l’Orientation et la Réussite des Etudiants (ORE) adoptée en 2018 est de lutter contre le taux d’échec et de décrochage en première année d’enseignement postbac. Pour ce faire, elle prévoit des dispositifs d’accompagnement pédagogique et des parcours de formation personnalisée mais laisse la liberté aux universités d’appliquer concrètement ces grands principes. Arrivée en 2019 pour accompagner le dispositif « Oui-si » à la Faculté des Sciences, Delphy Leroux joue un rôle déterminant dans la réussite de ses étudiants qui manquent  notamment de confiance en eux.

On veut que les étudiants réussissent leurs études, même si ce n’est pas à l’université. On ne veut pas qu’ils sortent du système.
Delphy Leroux, Responsable du Dispositif "Oui-si" à la Faculté des Sciences

Entre 150 à 180 étudiants  intègrent chaque année à la Faculté des Sciences le dispositif « Oui-si ». Bacheliers non issus d’une filière scientifique ou avec des résultats faibles dans les matières scientifiques, étudiants étrangers, jeunes adultes en reprise d’études, … les profils de ces candidats sont divers. Dès leur arrivée, ils sont accueillis par Delphy. Elle leur explique ce qui est attendu d’eux et leur fait signer un contrat pédagogique qu’ils devront respecter durant leur année universitaire. Cet engagement mutuel permet de responsabiliser l’étudiant et le cas échéant de lui rappeler les objectifs de ce parcours aménagé. Chaque étudiant pourra solliciter son enseignant référent en cas de doutes, d'interrogations ou si il a un souci de méthodologie ou d’apprentissage de cours. Pour le reste, elle est leur contact privilégié.

Un mot d'un ou d'une étudiante laissé à Delphy sur le pare-brise de sa voiture

Un aménagement d’études qui privilégie travail en petits groupes et méthodologie

Le 1er semestre de la L1 en « oui-si » est le même que celui des autres étudiants. Ce qui diffère, ce sont les options  qui sont spécifiques aux étudiants du dispositif : soutien en maths ou encore l’UE Réussir pour « apprendre à apprendre ». Des espaces collaboratifs sont aussi organisés. Ce sont des sessions de travail de TD en petits groupes en présence d’enseignant ou tuteur pour répondre aux interrogations, obligatoires au moins une fois par semaine. Enfin, ils seront suivis régulièrement par Delphy qui travaille de concert avec les équipes pédagogiques. Si elle sent qu'un étudiant n'est pas à sa place dès le début, elle l'informe sur les passerelles possibles à ce stade : le DU3R, la PCSO,... La suite de l’année est propre à chacun : si l’étudiant valide son 1er semestre, il bascule en oui-si court et intègre le 2ème semestre sans aménagement. Si on constate que l’étudiant n’est plus impliqué (réorientation, abandon, notes trop faibles ou pas d’engagement) , on le redirige vers le pôle d'orientation afin qu'il soit pris en charge dans son processus de réorientation : de la phase de réflexion sur son avenir, jusqu'à l'aide aux candidatures dans d'autres formations. Enfin, si on le sent motivé mais qu’il n’a pas réussi à avoir la moyenne, il fera un 2eme semestre en remédiation  pour retravailler les UE scientifiques du semestre 1 qu’il n’aura pas validé. Il fera ainsi sa L1 et sa L2 en trois ans avec des semestres allégés qui lui permettront d’avoir plus de temps pour travailler.

L’importance de la relation de confiance

À son arrivée en 2019, Delphy est chargée d’établir un cadre pour garantir l’égalité des chances entre les étudiants du dispositif issus des différentes formations de l’UFR. Son objectif : qu’ils trouvent leur voie et qu’ils se sentent bien. « On veut que les étudiants réussissent leurs études, même si ce n’est pas à l’université. On ne veut pas qu’ils sortent du système ». Et c’est ce à quoi  elle se consacre chaque jour pour sa centaine d’étudiants. Elle est présente pour chaque situation qui nécessite son aide : niveau universitaire, soucis de santé(physique ou psychologique), accès au logement, situations financières compliquées, , difficultés sociales ou familiales, information sur l’orientation, … Ce qui implique qu’elle travaille en relation avec de nombreuses directions et services de l’Université : Vie étudiante et Egalité des chances, service handicap et études, médecine préventive, pôle orientation, service social,...
Elle accueille, écoute, et oriente les étudiants qui en ont besoin. Elle les rassure aussi car beaucoup manquent de confiance eux et méconnaissent le système universitaire. « Ce sont de gros changements par rapport au lycée, certains étudiants sont encore mineurs ». La crise sanitaire étant passée par là, elle a vu un accroissement des situations de détresse des étudiants. Il est donc primordial qu’elle réussisse à instaurer un climat de confiance avec l’étudiant pour qu’il n’hésite pas à venir se confier. Elle assure également le lien avec les directeurs des études et peut les alerter si un étudiant est en difficulté.

Un bilan positif

Delphy a aussi en charge de remonter les données chiffrées qui concernent le suivi des étudiants « Oui-Si » pour le rectorat afin de savoir si le dispositif a été bénéfique.

A titre d’exemple, pour la promotion 2019-2020 de la  L1 Mathématiques – Physique - Informatique :

Sur les 51 étudiants en oui-si :

  • 12 sont passés en oui-si court (11 valident l’année)
  • 21 sont restés en oui-si long (validé par 18)
  • 18 ont continué vers un semestre 2 classique en vue d’une réorientation (4 ont tout de même validé  ; 10 n’ont pas validé et 4 s’étaient déjà réorientés ou désinscrits)

Et sur le total de la centaine d’étudiants inscrits en oui-si, 11 oui-si court seulement ont redoublé. Une véritable réussite qui s’explique sans nul doute par le travail et la bienveillance de Delphy Leroux et des équipes pédagogiques impliquées dans le dispositif « oui-si ».